L’ancien capitaine des Bleus jugeait la prestation de ses successeurs
plutôt encourageante. Cela nous a rassuré: le cadre festif dans lequel
nous avions vu le match n’était donc pas seul responsable de notre
enthousiasme minoritaire. Samedi, le retour de Fulgence Ouedraogo, son
3ème ligne marathonien, devrait apporter au XV de France le liant qui
lui fait cruellement défaut. La vivacité de l’ouvreur australien Quade
Cooper risque de contraster avec la gestuelle empesé de Damien Traille.
Bref, on devrait en savoir beaucoup plus sur les acteurs et le scénario
de la pièce censée tenir l’affiche en 2011. Il ne restera plus, alors,
qu’à ajuster les costumes. Ou à les tailler.Pour une fois, le maïs va
sac Marc Jacobs
se risquer à une petite incursion chez nos amis les manchots. Ce n’est
pas une conversion au football, le dieu de l’Ovale nous en garde, mais
juste une jolie leçon de chose. Après une coupe du monde vécue à la
manière d’un mauvais film catastrophe, les Bleus du foot
sac Polo
sont rentrés la mine basse. On leur a viré le Domenech qu’ils
n’aimaient plus guère. Et Laurent Blanc est arrivé. Laurent Blanc, héros
de 1998, champion du monde et d’Europe, joueur de grande race, qui, à
peine embarqué sur le navire en péril, entonna l’hymne
sac Prada
du jeu à tout prix. Paroles, paroles auraient pu dire les mauvais
esprits, les moqueurs. Quatre mois ont passé depuis ce discours de
politique générale. Et le Onze de France, malgré mille faiblesses encore
décelables à l’oeil nu, s’est découvert un style. Il se met à jouer à
la Blanc. On se passe la balle.
On attaque. On essaie de
s’imposer à l’adversaire. Il y a trois ans, la coupe du monde de rugby
en France s’achevait dans la tristesse. Des Français trop français
avaient étranglé les All Blacks, exploit retentissant, pour mieux tomber
sous le joug d’Anglais présumés bien plus faibles que les
Néo-Zélandais. Bernard Laporte partait faire le ministre. On le remplaça
par un ancien joueur de talent, troisième ligne passé maître dans l’art
de faire vivre le ballon et d’assurer la continuité du jeu. Marc
Lièvremont, vous l’aviez reconnu, fit de belles promesses offensives. Le
XV de France allait jouer un rugby complet, sans se soucier des
sortilèges adverses. Et trois ans plus tard, le supporteur transi,
attend toujours, le signe qu’on ne lui avait pas menti. Pas d’ossature,
des intentions branchées sur le courant alternatif, un grand chelem
2010, et une tournée tragique dans l’hémisphère sud. Bref, ce que Blanc a
réussi en trois mois, Lièvremont ne l’a pas approché en trois ans.
Cherchez l’erreur…A la veille d’un test France-Argentine qui s’annonce
autrement plus sérieux que les séances d’aquaplaning infligées à la
mêlée fidjienne, l’autre samedi à Nantes, il est temps de lever la
kyrielle d’ incertitudes qui collent aux crampons des hommes de
Lièvremont. L’équipe de France croit-elle en son étoile?