A l’exemple de nos vieux bourgs médiévaux groupés autour de nos
admirables églises, je suppose. Je tente de fixer mes observations
finales. D’abord redire combien la frustration sociale a nourri cette
révolte. Des jeunes sans emploi, ni revenus donc incapables de se marier
et de
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fonder une famille: un scandale quotidien dans une puissance
pétrolière. Ces jeunes-là n’avaient rien à perdre. D’autant que la
généralisation des
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TV par satellite leur avait ouvert les yeux sur la réalité de ce monde
extérieur qui les fascine et qu’ils veulent désormais découvrir
physiquement, plus seulement de manière virtuelle. Le facteur religieux,
ensuite. La société libyenne est marquée par le conservatisme
religieux. Mais l’islam politique, s’il existe et de manière structurée,
ce que je n’ai pas vu, reste discret. L’effet de loupe produit par les
images de télévision, enfin. A Paris, certains en ont déduit un peu vite
qu’une véritable guerre était engagée. Certains commentateurs évoquent
une offensive sur Tripoli par les insurgés de l’Est ou, en sens
contraire, une reconquête de Benghazi par Kadhafi. On n’en est pas là.
Les partisans de la Libye nouvelle débordent d’enthousiasme mais
manquent cruellement d’expérience et d ‘armes lourdes. En face, tout
semble indiquer que la priorité du régime est de consolider la situation
dans la capitale et ses environs. Et nul ne connaît réellement l’état
des forces fidèles au colonel. Le front de l’Est reste, pour l’heure, le
théâtre instable d’escarmouches, de rezzous mais pas d’offensives
majeures.
Au Tribunal, quartier général du soulèvement, comme sur
les tentes dressées sur la corniche qui lui fait face, les
caricaturistes affichent leurs croquis. Dans un pays longtemps assujetti
à un régime de répression aveugle de toute expression libre, cette
explosion picturale ouvre les portes d’ un nouveau monde devant lequel,
chaque jour, se presse la foule. Joli symbole, l’atelier graphique a élu
domicile dans un imeuble voisin qui
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abritait, il y a encore quinze jours, la sinistre police secrète du
régime, les moukhafat. Dans le bureau d’à côté, le Comité du soulèvement
distribue des accréditations aux journalistes. Autant le reconnaître
d’emblée, tout n’est pas réussi. On est loin de l’inventivité des
affiches des étudiants des Beaux-Arts de Paris, en mai 68. Mais,
certains dessins retiennent l’attention. Kadhafi dans les habits de
Superman avec ‘Supervoleur » en légende. Kadhafi, pris à la gorge, qui
crache les dollars qu’il a volés. Kadhafi jetant armes et argent sur un
plateau de la balance mais impuissant à redresser l’autre plateau, lourd
de la colère du peuple. Kadhafi en vampire entouré de ses fils
représentés sous la forme de vautours. Kadhafi bouillant dans une
marmite allumée par la foule. Kadhafi décapité, jeté aux ordures…
D’autres dessins, nombreux, attestent la trace laissée par la propagande
antijuive de l’ancien régime et de certains médias égyptiens. On y voit
Kadhafi, grimé en rat ou en dragon, arborant l’étoile de David ou
prenant la direction d’Israël. Ou un Juif pompant le sang du peuple, le
pétrole libyen.