Angleterre: la rose. Inspiré du désodorisant du même nom. Pas très
glamour mais efficace. Irlande: le trèfle. Equipe porte-bonheur des
propriétaires de troquets installés à proximité du stade. Galles: le
poireau. Du verbe poireauter. Quarante ans que les Gallois attendent les
successeurs des légendaires JPR Williams, Phil Bennett et Gareth
Edwards. Ecosse: le chardon. Qui s’y frotte s’y pique, essentiellement
s’il est italien. Italie: pas d’emblème. En attente de livraison de deux
ou trois joueurs clés et d’un début de légende.Morgan Parra est-il
monté trop vite, trop
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haut ? Tout se passe comme si l’insolente martingale du petit gars de
Metz en agaçait plus d’un dans la noble famille d’Ovalie, un brin sur
les nerfs depuis la déroute face aux Wallabies. La semaine dernière,
dans son QG clermontois, la brasserie « The Oval », à l’ombre des
tribunes du stade Michelin, le demi de mêlée du XV de France nous a
notamment confié son désarroi face aux assauts critiques d’un éminent
journaliste de L’Equipe qui, pense-t-il, » ne peut pas me sentir depuis
le début ». Vif d’esprit et de geste, comme il convient pour un n°9,
simple et disponible comme un junior de Bourgoin, Parra n’a rien de
l’individualiste forcené victime de « melonite » aigüe, tel que certains
certains échos parus récemment pourraient le faire accroire.
Il
jure n’avoir jamais brigué le capitanat de Dusautoir à l’issue du
désastre de novembre et manque de qualificatifs assez crus pour décrire
sa performance ce soir-là, notamment son jeu au pied par dessus la
mêlée. Mais au delà du psychodrame australien, la mentalité exemplaire
de Parra apparait dans son désir obsessionnel de renvoyer l’ascenseur au
« rugby d’en-bas », à tous ces éducateurs, ces bénévoles, qui, de
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Metz à Bourgoin, ont jalonné son formidable accomplissement. » Je veux
rendre au rugby tout ce qu’il m’a donné et susciter d’autres vocations
comme la mienne, là-haut, chez les gamins de Moselle et dans tout l’Est
de la France « , explique le petit-fils d’émigré portugais. De la parole
aux actes: Morgan Parra va bientôt créer des stages de rugby
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à son nom en Lorraine. Entre deux rassemblements du XV de France et
trois entraînements, il s’occupe actuellement de boucler le montage de
l’opération. Ultime exemple tendant à prouver que les fameuses « valeurs
» du rugby ne sont pas étrangères au jeune virtuose: il a laissé sa
jeunesse et une partie de son coeur à Bourgoin et n’envisage pas de
signer dans un club distant de plus de 300 kilomètres de « Pierre Rajon »
tant ses aller-retours en Berjalie sont incessants. « Jean-Marc Lhermet
le sait, glisse-t-il en confidence: si un jour Bourgoin redevient
Bourgoin et me propose un bon contrat, même si c’est moins qu’à l’ASM,
je signerai là-bas… »
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